J’entends encore souvent quand je parle de mon activité de coach professionnel « Je n’ai pas besoin d’un coach, je n’ai pas de problème ! »
Cela m’interroge toujours : pourquoi la sollicitation d’un coach doit-elle être associée à un problème ?
Le coaching professionnel trouve son origine dans le coaching sportif, tous les sportifs ou équipes sportives sont accompagnés par des coachs. Cela veut-il dire qu’ils ont des problèmes ? Nous sommes tous d’accord pour dire non !
Alors à quoi sert le coach ?
Il est plusieurs choses :
- L’œil extérieur, l’observateur externe au geste, à la technique, car le sportif pris dans l’action, la gestion de la pression, de la charge émotionnelle liée à l’enjeu (de la compétition, des objectifs, des sponsors,…) peut difficilement être aussi observateur de ce qu’il produit.
- L’oreille, celle qui porte une attention à ce qu’exprime le sportif dans ses sensations physiques et psychiques.
- Une bouche qui, en binome avec l’oreille, va interroger le sportif sur ses sensations, l’aider à faire les liens avec une situation spécifique, un environnement, un événement.
Et c’est quoi d’autre un coach ?
Le coach est cette personne bienveillante, qui va produire du feedback au sportif pour soutenir sa progression sans perdre de vue ses objectifs. Les lui rappeler régulièrement. Puis questionner la pertinence d’une révision de ces objectifs, d’une décision. Il ne questionne pas pour remettre en cause, il questionne pour permettre au sportif la prise de recul et la prise de conscience nécessaires pour avancer vers le cap déterminé dans des conditions de performance durable…
Alors, est-ce si différent en entreprise ? je vous affirme que NON.
Le coach a le même rôle : accompagner la progression d’une personne ou d’un collectif dans la durée, en cohérence avec les objectifs de l’entreprise ; observer, écouter, questionner, et le faire d’un endroit qui permet l’objectivation c’est-à-dire « sortir la tête du guidon » pour regarder la situation comme elle est (et non comme je préfère la voir). Si ce que l’on voit crée de l’inconfort alors la bonne nouvelle c’est que l’on n’est pas seul ! Le coach va faciliter l’accés à des ajustements, le décryptage de la raison de « l’aveuglement » ponctuel. Mais avant tout le coach va écouter ce qui a besoin d’être exprimé… car l’expression, la verbalisation est le point de départ de la progression.
Un grand nombre pense que l’auto-coaching ça marche, on se pose 2 ou 3 questions, on trouve des réponses confortables et on avance. Ça marche très ponctuellement mais néanmoins je crois que comme nous sommes trop proches de nos émotions, il n’est pas possible de poser les questions objectives qui doivent être posées. Ce qui ne nous permet pas d’avoir la vraie vision de nous-même, ou au moins de nous regarder tel que les autres nous voient.
Porter un regard juste sur nos émotions, les connecter avec une situation, un événement, une parole, un contexte, est essentiel pour dénouer ce qui pourrait empêcher la progression. Cependant cela peut être très inconfortable, et demande du courage.
Ainsi le coach professionnel n’intervient pas exclusivement sur des situations problématiques. Je préfère même définir mon métier et mon intervention comme préventive et proactive : l’alliée de la progression et la performance d’un individu ou d’un collectif. Le coach n’est jamais l’auteur de la performance puisque sa posture doit être externe. Il est facilitateur, quelque fois empêcheur de tourner en rond. Pas de magie, non ! juste le fruit d’une collaboration car un coaching c’est avant tout une relation de travail entre 2 parties engagées dans la production d’un résultat (et même quelque fois une réussite !).
Et vous, avez-vous déjà sollicité un coach ? Pour accompagner la gestion d’un problème ? ou pour soutenir votre progression, votre performance ?
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